Siem Reap, Angkor et encore…

Les 28, 29, 30, 31 janvier et les 1, 2, 3 et 4 février

J1 : On roule, on roule, depuis Phnom Penh à travers un plat pays. La campagne cambodgienne est belle par ses maisons en bambou sur pilotis mais surtout par la vie qui l’anime. On s’arrête pour manger dans un boui boui routier et on repart. On arrive de nuit à Siem Reap. On saute direct dans un tuk tuk qui nous emmène chez Céline, l’amoureuse de Jérémie et l’amie de Magali. Les retrouvailles sont sympathiques. Elle habite dans une magnifique maison traditionnelle sur pilotis. On s’y sent tout de suite bien et on pressent qu’on va passer une bonne semaine à Siem Reap.

Gentiment, Céline nous laisse sa chambre. On prend l’apéro avec un couple d’amis cambodgiens, lui étant surnommé  « Lady Kaka », tuk tuk driver de métier !!! On part dîner dans un resto local qu’ils connaissent. On y mange de la viande grillée. On rentre ensuite tous les trois chez Céline et on discute tardivement sur son agréable terrasse.

J2 : Grasse mat’ pour les globerevolutionnaires : lever à 11h00 !!! Céline, aux petits soins, a déjà préparé le petit déj’ avec salade de fruits frais, s’il vous plaît ! On se prépare doucement et on s’en va pour notre première prise de contact avec les sites d’Angkor. Soso grimpe sur le scoot’ de Céline alors que Juju  s’initie à la conduite à vitesse sur le scoot’ de Julie, une copine de Céline. Doucement, doucement, on se rend directement au Wat Arthvea. Là, comme on s’y attendait à Angkor, des gamines-magnifiques- « attendent » le touriste en jouant dans les ruines.

On repère direct quelques éléments caractéristiques du style Angkorien comme la tour centrale ou les gravures féminines, les apsaras. On est déjà sous le charme.

Puis on gravit le Phnom Krom pour atteindre sa vue sur le Tonlé Sap et son temple bien abîmé et bien poilu.

On redescend ensuite et Céline nous emmène manger dans une baraque sur pilotis, au-dessus des lotus et des nénuphars, face aux rizières.

Trop le top ! On mange a même le sol et on peut se percher dans un hamac dès la fin du repas.

 Excellent ce p’tit coin !!! Puis, la nuit tombante, on reprend la route du retour. En chemin, on croise Kaka, l’ami de Céline, tuk-tuk-man.  Le rendez-vous est pris pour demain 8h00. Kaka sera notre chauffeur pour les trois jours à venir dans le grand Angkor. On va ensuite se payer  un petit massage des pieds -1h00 tout de même-pour se remettre de cette journée !!! On rentre finalement chez Céline tout détendu pour finir la soirée. On ne traîne pas trop tard car on a un grand rendez-vous demain…

J3 : On se lève et Céline nous a encore bichonnés : un bon petit dèj nous attend. Juju est toujours aussi fan du café cambodgien. Kaka vient nous chercher à 8h tapante et on s’installe dans notre « calèche ». C’est parti pour une heure de route pour rejoindre la rivière sculptée : Kbal Spean. Le site est incroyable. Les Khmers ont sculpté le lit d’une rivière de millier de lingas  (attribut phallique de Shiva) et autres représentations hindouistes. Magnifique !

On mange dans un boui-boui touristique sur le parking. Juju déguste son premier Amok-fish du séjour. Un régal !!! Puis on se rend à Banteay Srei, le petit bijou raffiné de l’art Khmer, autrement appelé le temple de la femme, évidemment !

 La finesse des sculptures est incroyable et sa petite taille en fait un temple très harmonieux. On est sous le charme de tant de délicatesse.

On va ensuite voir le temple de Banteay Samré, très bien conservé.

 On le sillonne de long en large avant de se rendre à Pré Rup, notre premier temple-montagne.

On le gravit  et profitons de sa splendide vue avant de redescendre rejoindre Kaka pour retourner chez Céline.

Fin de notre première journée de visite passée à un rythme très agréable. On ressort le soir dîner avec Céline dans un resto très sympa à deux pas de chez elle. On y goûte la salade de fleur de bananier  et la salade de caviar d’aubergine au poulet et à la citronnelle. Délicieux ! Et au dodo…

J4 : C’est reparti avec Kaka pour la découverte des temples de Roluos, tout début de la période angkorienne. Kaka nous emmène directement au Bakong aux allures de petit Borobudur, Indonésie.

Ce temple nous ravit par sa structure pyramidale épurée et son fossé l’entourant et reflétant à merveille sa silhouette.

Kaka nous conduit ensuite à Preah Ko. Ce petit temple à la structure très simple est composé de 6 stupas bien altérés par l’usure du temps.

Pour finir le site de Roluos, on va voir le temple de Lolei. En arrivant c’est un peu la cohue des cars. On attend sagement en face en buvant un petit coca. Quand il y a un moment d’accalmie, on se lance. Ce dernier petit temple est très abîmé et ne retient pas beaucoup notre attention. 

Le complexe de Roluos étant situé tout près du village flottant de Kompong Phhluk, on décide d’aller y  faire notre pause déjeuner. On embarque pour une petite demi-heure de navigation au milieu de ce village perché sur pilotis immenses à l’allure des interminables pattes des éléphants de Dali.

On est interloqué par l’organisation et la vie de ce village qui s’adapte en permanence aux crues et décrues du Tonlé Sap.

On mange un deuxième amok délicieux dans un resto flottant en croisant les doigts pour ne pas choper une sale bactérie- ici pas d’autre eau que celle de la rivière-et on continue la « croisière » au milieu d’une forêt inondée jusqu’au Tonlé Sap.

Puis la barque nous ramène jusqu’à notre tuk-tuk, laissant même Juju naviguer un peu…

On a adoré ce village aux allures improbables, flottant entre ciel et mer, perché sur des milliers de pattes de cygognes, narguant la montée des eaux… Sa physionomie mouvante nous donne envie de revenir à la saison des pluies !!!

Kaka nous ramène ensuite chez Céline de bonne heure car le ciel couvert laisse peu d’espoir quant à un splendide coucher de soleil. Le soir on sort dans Siem Reap que l’on n’a pas encore vu. On découvre le quartier touristique et sa foule de toutous. Céline nous emmène manger dans une cour d’école (peu banal pour des instits) transformée en resto le soir. On y déguste des brochettes, du poisson grillé, des seiches et un amok servi dans une noix de coco. La régale !!! On finit le repas par des crêpes au chocolat-banane. Puis au plumard, y’en a qui bosse demain et d’autres qui vont faire un lever de soleil.

J5 : Réveil à 4h30 !!! Le soleil n’attend pas et il est très matinal… Aujourd’hui c’est la grosse journée avec tous les temples les plus connus et les plus récents… On a respecté une certaine chronologie. On arrive vers 5h20 sur le site d’Angkor Wat que l’on découvre dans la pénombre. Juju est subjugué par ce qu’il devine, quelle perfection et quelle grandeur !!! Le site est déjà bondé mais en petit filous, on se faufile  et on se dégote un bon squat en bord de bassin. Soso ne cesse de mitrailler tellement le spectacle changeant est à couper le souffle !!!

On s’éclipse un peu avant le lever de soleil total, laissant la foule à Angkor Wat et on va voir le Bayon, temple ultra-célébre avec ses centaines têtes de Bouddhas. On est presque les seuls et on admire les rayons du soleil venir chatouiller une à une ces têtes endormies…

Le spectacle est grandiose. On en fait le tour avant l’invasion des toutous. On se promène ensuite à la fraîche dans Angkor Tom, passant de la terrasse des éléphants à celle du roi lépreux (tout un programme !).

 On s’arrête pour petit déjeuner à l’ombre car notre ventre crie famine et avant de rejoindre Lady Kaka ont déambule encore un peu au milieu des ruines.

Après avoir franchi la majestueuse porte d’Angkor Thom on s’arrête voir les temples de Thommanon et Chau Say Tevoda, temples un peu jumeaux.

 On y fait la rencontre de Béa, croisée à Champassak et on tombe nez à nez avec un petit serpent vert. Ce n’est donc pas des blagues ce qu’on lit dans les guides. Les temples sont encore habités !!!

Sur la route du célébrissime Ta Prohm aux arbres enchevêtrés dans les ruines, on fait une pause japonaise  au temple Ta Keo.

 On se cale ensuite à l’ombre pour déjeuner. Puis vient l’heure de rencontrer Ta Prohm, figure légendaire d’Angkor.

Nous ne sommes pas les seuls mais avec une bonne dose de patience, on arrive à faire les clichés dont on rêvait.

On est surpris de découvrir qu’il n’y a pas qu’un seul arbre aux racines emmêlés mais une bonne demi-douzaine. Le site est très TRES grand et on y reste un très long moment.

On termine la journée en retournant à Angkor Wat, pour vraiment le visiter puisque ce matin on l’a entraperçu à la lueur de l’aube. Le site est presque désert, on est ravi !!! Angkor Wat est parfait dans sa symétrie et ses bas-reliefs omniprésents sont hallucinants de finesse . On augmente d’une bonne centaine le millier de nombre de photos du jour…

C’en est presque devenu chiant tellement c’est beau (n’est-ce pas Mika !!!)… Cependant, arrivés dans la dernière enceinte, on apprend que la partie supérieure du temple est déjà fermée…

So, we’ll be back !!! On redescend se faire le coucher de soleil depuis les jardins et on retourne trouver Kaka et son tuk-tuk pour rentrer chez Céline, bien fourbus par cette journée commencée aux aurores. Le soir, Céline rentre avec sa copine Julie et on mange des pizzas sur la terrasse. On s’endort pleins d’images splendides défilant devant nos yeux clos !!!

J6 : Au programme : repos !!! On se lève un peu tard, on déjeune sur la terrasse et puis on commence le tri des photos, tâche colossale !!! Vers midi, on part rejoindre Céline pour manger un Bo Bun dans une adresse qu’elle connait. On prend son vélo et celui de Jérémie et nous voilà roulant dans les rues agitées de Siem Reap. Soso n’est pas très rassurée mais avec l’entraînement de ces derniers temps, elle assure comme une bête sous le cagnard de midi… Le Bo Bun est délicieux et on le partage avec une cambodgienne que Céline connaît rencontrée là par hasard, l’adresse est connue. Puis elles repartent bosser pendant que nous allons au marché central pour tenter de se faire poser  des œillets sur nos sacs de riz. On finit par acheter la machine à œillets car personne ne semble vouloir nous le faire… On se pose dans un café pour se connecter, on passe faire deux trois courses et poser la laundry. En manque de temple dans cette journée (puisque, après une surdose, il ne faut pas passer trop radicalement à l’abstinence), on visite le Wat Preah Inkosei.

On rentre ensuite attendre Céline et Julie pour aller « déguster de la bière de palme ». On rejoint un collègue de Céline dans le « bistrot à bière de palme ». Ce n’est pas sans nous rappeler le Nakamal de Nouvelle Calédonie. Le décor est encore plus simple : la route ; Et en guise de table : une natte sur le trottoir. On est entouré exclusivement de locaux, on adore. On ne peut pas en dire autant de la boisson qui a un goût un peu particulier. Juju se rattrape sur les petits poissons frits et le serpent de rivière… On rentre chez Céline pour manger un bout et on se couche tôt car on a décidé de refaire une grande journée demain à Angkor : du lever au coucher de soleil… Après tout, on n’est pas tous les jours à Angkor !!!

J7 : Réveil très matinal encore, mais c’est pour « la belle cause ». On arrive un peu plus tard sur le site et on se réinstalle vers le bassin. On reste cette fois jusqu’au bout du  lever de soleil, on est même les derniers à partir.

On va petit déjeuner à 20 m du bassin, histoire de prolonger encore le plaisir….  

On laisse la foule visiter et repartir en quête d’autres temples. C’est à ce moment que l’on fait notre deuxième apparition dans l’antre d’Angkor Wat, presque désert. On monte directement au sommet pour terminer  la visite commencée deux jours plus tôt. On en fait le tour en immortalisant tout ce qui ne bouge pas et on redescend.

On traîne encore un peu dans ce décor majestueux et  et on va voir le dernier temple réputé d’Angkor, le Preah Kan. Ce temple est unique car il servait aux cultes de plus de 400 divinités !! Il est immense et lui aussi est envahi par la végétation. De nombreuses parties sont totalement effondrées.

Bon courage à l’UNESCO !!! On fait à nouveau chauffer le lumix car on va de découverte en découverte dans ce site immense.

On en ressort le ventre creusé et on se rend à Sra Sreng pour y manger un bout.

On va ensuite siester à l’ombre du Banteay  Kdei que l’on visite rapidos en se réveillant. Il est très joli mais comparé à tous ceux que l’on vient de voir, y’a pas photo ! ( Bon, on en a pris quand même quelques-unes… )

On se rend ensuite au ballon ascenseur. Et oui, on a décidé de se payer un petit extra : une vue « aérienne » sur Angkor Wat !

On monte dans le ballon ascensionnel à sensation !!! En effet  la vue est très belle mais ce qui nous certainement le plus marqué, ce seront les émotions vertigineuses à la sauce fête foraine qui accompagnent cette vision. 8 min de ravissement mélangé à de la frousse. Même Juju n’en mène pas large pour une fois…

Une fois le plancher des vaches retrouvé, on fonce au Phnom Bakgeng  pour admirer notre dernier coucher de soleil sur Angkor et le Cambodge car demain on décolle pour le Vietnam. Le site est un peu surpeuplé mais on se dégotte à nouveau de bonnes places et on passe la dernière heure de la journée à attendre l’endormissement de sa majesté solaire.

Soso lutte désespérément contre son éternelle migraine… Le spectacle fini, on regagne la maison de Céline pour se reposer en espérant qu’elle soit déjà rentrée du boulot car ce matin on n’a pas retrouvé les clés laissées sur le cadenas la veille. Et bien raté !!! Elle n’est pas là…. On oscille entre hamacs et escaliers attendant notre sauveuse, surtout Soso qui lutte contre sa maudite tête !!! L’attente prend des allures de correspondance aéroportuaire interminable… 2H30 plus tard, Céline et Julie arrivent. Elles sont surprises de nous trouver là car elles nous attendaient dans un bar ne sachant pas qu’on n’avait pas les clés !!! On rentre en speed pour mettre la main sur ces fichues clés. Elles restent introuvables et Soso et Juju commencent à sentir la pression de la catastrophe les gagner !!! Finalement, Céline cherche dans son sac et les trouve… Hourrahh !!!! On n’a pas fait de boulette  qui aurait pu nuire à notre gentille hôte… On se sent soulagés et exténués de cette journée. Vue l’heure avancée, on décide de ne pas sortir pour notre dernière soirée et on mange un bout à la maison. On dit aussi au revoir à Céline car elle se lève à son tour très tôt demain pour retrouver son Jérémie chéri. On la remercie de toutes ces gentilles attentions et on va se coucher  morts de fatigue.

J8 : On se lève un peu tard. Soso prépare les sacs pendant que Juju va récupérer la laundry et faire deux trois speed à  vélo en ville. On boucle tout et on s’assure de tout bien vérifier chez Céline. Puis on va chercher un Tuk-tuk sur la route 60 et on lui demande de nous arrêter pour acheter à manger à emporter. On déjeune notre maigre butin  dans l’aéroport en attendant d’enregistrer. Une fois les bagages en soute, on se connecte une dernière fois au Cambodge. 11 jours au Cambodge c’était court, trop court, mais au moins on a réussi  à assouvir notre soif d’Angkor, c’était notre objectif. On a adoré le peuple cambodgien, souriant et, en apparence, insouciant. Angkor c’est assez mais on redemande encore du Cambodge !

Phnom Penh, dans la joie, pas dans la peine !!!

Les 25, 26, 27 et 28 janvier

J1 : C’est parti pour une journée de transport et de passage de frontières. On s’en va au Cambodge ce matin ! On se prépare et on déjeune à l’hôtel. A 8h00 on embarque sur une pirogue avec un petit couple de français croisé à Champassak . Très vite on se met à discuter. On apprend que ce sont eux aussi des tourdumondistes, voyageant en sens inverse du nôtre. On a forcément plein de trucs à se dire et puis quand un Julien rencontre un Julien…. On rédige nos formalités de douanes avec eux. Clio nous apprend qu’ils sont passés dans D&Co, sur M6, juste avant leur départ. On hallucine…. Notre vieux rêve : l’Escure terminée en une semaine… Le courant passe bien. On s’installe à côté dans le bus. On discute pendant le trajet. Passage à la frontière jamais vu : aucun contrôle à part un douanier-toubib qui nous mitraille avec un pistolet thermomètre. Inédit !!!

 Pendant ce temps, le gars du bus amène nos passeports aux douaniers et on ne s’occupe de rien. Cela ressemble plus à une pause pipi qu’à un passage de frontière. En moins de deux on est en règle au Cambodge. On boit notre première bière locale. On repart aussi sec car la route est longue… Les paysages sont jolis mais un peu plats à notre goût.

On s’arrête vers 14h30 pour déjeuner un bout avec Clio et Julien. On goûte notre première Angkor bière.

 Pas mal pas mal… La première d’une longue série on le craint… Et pus hop hop, ça traîne pas, le chauffeur klaxonne, ça redémarre aussi sec… On emprunte le guide français du Cambodge à nos compatriotes. On organise le Cambodge en roulant. On trace les grands traits seulement car on attend les conseils de Jérémie et Céline, « les autochtones ». On discute pour passer le temps. Vers 20h, on arrive enfin dans la capitale. Phnom Penh, de nuit, nous apparait très occidentalisée. A la sortie du bus les tuk-tuk man se précipitent sur nous. Ils nous pressent un peu. Avertis de la situation, on ne se prend pas la tête avec eux, on ne les calcule pas. On dit au revoir à Clio et Julien en espérant les recroiser sur la route et on récupère les sacs. On appelle Jérémie notre hôte des deux jours à venir pour le prévenir de notre arrivée imminente. On négocie avec le premier tuk-tuk venu. On est très surpris car ici c’est le dollar qui est monnaie courante. Bizarre, bizarre vue l’histoire de ce pays… En moins de 15 min, nous voilà chez Jérémie, sur un toit terrasse, excellent !!! On est très bien reçu avec Angkor beer, bouchées vapeur et même rillettes de canard et salade à l’huile d’olive… Un petit goût de chez nous bien apprécié... On discute avec Jérémie de notre programme, de la langue, de son boulot, de Céline, son amoureuse et du Cambodge en général : une p’tite initiation khmer en accéléré … On a plein de questions et on bassine notre hôte. Son colloc’ Olivier se joint à nous en fin de soirée. On se couche sur la terrasse et on s’en dort bercé par le souffle du ventilo et le doux ronron lointain de la ville.

J2 : Juju se réveille et glandouille sur la terrasse, scrutant des yeux cette nouvelle ville pendant que Soso prolonge un peu la nuit.

 Juju prend les dernières infos avec Jérémie avant qu’ils ne partent bosser. Une fois Soso levée, on se prépare pour aller à la rencontre de cette capitale, perle de l’Asie… En revanche, on a décidé de faire l’impasse sur les horreurs des khmers rouges, d’éviter de s’infliger la torture de la visite de la prison S21 et du charnier. On se sait trop sensibles aux horreurs de la guerre et on n’a pas envie de s’infliger le dégoût certain qui risque de nous hanter très longtemps. On se sait trop pessimiste sur l’être humain pour en rajouter, par images, des couches et des couches. On ne veut pas aussi revire les sentiments horribles et le malaise éprouvés devant les œuvres de Boltanski, pour autant, certainement beaucoup moins puissantes que l’atmosphère morbide cette prison… On veut rester dans la légèreté de ce voyage et esquiver au plus les émotions bouleversantes. Cela dit on ne veut pas pour autant passer à côté de cette période de l’histoire et après réflexions, on décide de s’informer par la lecture de livres, entre autre le Portail de Bizot. On part donc un peu tard de chez Jérémie et on s’arrête en chemin pour prendre le petit déjeuner dans un hôtel, au bord de la rivière  Tonlé Sap : le Titanic. Très classe. Puis on part visiter le Wat Phnom.

On passe devant l’ambassade des Etats Unis (un monument non négligeable, à la lueur de l’histoire) et on fait un petit tour dans un marché.

 On rejoint ensuite Jérémie pour aller se faire un buffet chinois à volonté. On boit ensuite un café glacé cambodgien exquis (leur café à un goût caramelo- cacao indescriptible). On laisse Jérémie retourner au boulot et on va changer des dollars en riels pour avoir un peu de petite monnaie. On va ensuite visiter le musée national pour se familiariser encore un peu plus à l’art Khmer, avant notre grand rendez-vous avec Angkor. Le bâtiment est splendide de chez splendide mais la collection est un peu maigre pour un musée national surtout lorsqu’on connaît tout ce que recèle le musée Guimet à Paris….

On ne peut empêcher un sentiment de honte et de culpabilité de monter en nous…L’occident a vraiment piqué le plus beau! On sort ensuite pour se payer une croisière sur la rivière au coucher de soleil. Magnifique.

On regagne ensuite l’appart de Jérémie où on le retrouve. On sort ensuite manger un bout vers le monument de l’Indépendance, dans un resto local.

On y mange des grillades délicieuses avec des frites le tout trempé dans une sauce spéciale aux poivre et au citron mais surtout on découvre le concept de la vendeuse de bière !!! Dès notre arrivée, deux magnifiques cambodgiennes nous sautent dessus : l’une de l’équipe Tiger beer, l’autre d’Angkor beer. La compétition est dure… On opte pour l’Angkor. Par la suite, tout au long du repas, dès qu’un verre est à moitié vide, la serveuse sort d’on ne sait où pour les remplir à nouveau…de quoi séduire notre Jean-Paul mais surtout une bonne manière d’écouler des stocks de bière! On est rejoint par Clio et Julien qui hallucinent eux aussi sur ce concept. A la fin du repas, Jérémie nous propose deux options pour la fin de soirée : Bar à Rhum ou Casino !!! Serait-ce le « dépucelage » de Juju après la tentative avortée à Calafate, Argentine ??? Julien et Clio, amateurs de jeux et Soso, rêveuse de pactole, font pencher la balance en faveur du casino. Juju finit de se faire corrompre par la promesse de Jérémie de bière gratuite…

Nous voilà donc partis pour le casino de Phnom Penh. L’édifice est luxueux et tous les artifices pour désorienter le joueur sont présents : pas de fenêtres, plafond trompe l’œil imitant un ciel azuréen et , en effet, bière gratos…. Savant mélange pour aller dans le sens de la maxime : le casino gagne toujours !!! Jérémie, Juju et Soso prudents, décident à l’avance d’une somme qu’ils joueront, pas plus !!! 10 $ pour Soso et Juju et 10 $ pour Jérémie. Juju met en pratique la théorie de son grand frère, Tom : tu décides à l’avance d’une somme, comme tu payerais un divertissement. Ici en plus ça paye les bières !!! On fait pot commun avec Jérémie et on décide de jouer à la roulette aux animaux : un peu comme à la kermesse, pour des instits c’est un choix normal, non ??? Julien et Clio pendant ce temps joue à la roulette, en bons professionnels !!! Soso commence à jouer et Juju observe, un peu réticent… Sous les encouragements de Jérémie et Soso qui scandent la chance du débutant, Juju tente sa chance. Mais frileux, il ne mise pas sur le naga (le pactole, 45 fois la mise!!!) et mise sur le coq en chauvin !!! Résultat : c’est le naga qui sort !!! La chance du débutant existe bien et Juju a laissé passer sa chance. On met une bonne demi-heure et 6 bières pour se faire plumer, (surtout par le tigre…). On ressort refaisant la partie et maudissant le coup de maître du naga raté par Juju alors que Clio et Julien, contrariés, ont perdu 40 $… Bonne soirée pour le Casino !!!

J3 : On se lève après le départ de Jérémie et on file déjeuner en bord de Tonlé Sap. On se connecte un peu et on va visiter le wat Ounalom. On pose parmi les décors bollywoodo-bouddha.

On va ensuite découvrir le marché central à l’architecture années 30 très bien conservée.

On rejoint ensuite Jérémie au boulot. Juju part avec lui pour acheter les billets de car de demain pour Siem Reap pendant que Soso se fait emmener par Sandrine, une collègue de Jérémie, au restaurant où nous attendent des copains à eux. En chemin, Jérémie montre à Juju l’ambassade de France, monument incontournable de l’histoire cambodgienne, avec son célèbre portail. On mange ensuite tous ensemble des bouchées vapeur et une soupe aux raviolis et on boit un bon café glacé… Les uns repartent travailler alors que les deux globerevolutionnaires vont visiter le palais royal et la pagode d’argent. Il y a foule mais le décor est impressionnant de raffinement.

A la fin de la visite, on tombe par hasard sur Clio et Julien. On discute un brin et on se sépare. Nous partons, sur conseil avisé de notre local préféré, Jérémie, en direction du stade olympique de Phnom Penh qui jouit d’une intense activité en fin de journée. En effet les cambodgiens y viennent faire du sport. L’ambiance y est très sympa et on se délecte du spectacle.

On finit ensuite la journée de visite en se rendant au marché russe. Ce dernier, en revanche, n’est pas très animé à ce moment-là de la journée et on ne s’éternise pas, juste le temps d’y acheter des sacs de riz pour protéger nos sacs à dos dans les transports. On rentre chez Jérémie le retrouver. On ressort le soir pour partager une pizza avec Olivier, son coloc, Clio et Julien.  C’est un moment agréable de convivialité avec des personnes d’horizons différents ; on kiffe, c’est ça le voyage…

On rentre discuter sur la terrasse et on se couche bien crevés…

J4 : On va petit déjeuner au marché russe et y faire deux trois emplettes.

On rentre préparer nos sacs et dire au revoir à notre super hôte. Jérémie :merci beaucoup pour ton accueil malgré le fait que tu travaillais, pour ta disponibilité, pour tous tes renseignements précieux sur la ville mais aussi sur la culture et la langue khmère et pour toutes tes bonnes adresses, même le casino… On a découvert un Jérémie aux petits soins, toujours partant avec un sens de l’humour qui nous a charmé. MERCI Jérémie !!! On se quitte chaleureusement et on part pour le rendez-vous que Jérémie nous a dégoté avec la compagnie de bus. Ramassage personnel, s’il vous plaît !!! Le sort nous rattrape on  rendez-vous se retrouve en face de la prison S21, Tuol Sleng, le musée des horreurs auquel on voulait échapper. C’est dans un hôtel qui lui fait face que l’on a RDV et l’on poirote une bonne demi-heure face à ce bâtiment sordide qui nous glace le sang rien que de l’extérieur !!! Puis vient l’heure de  la délivrance avec le mini-van qui nous emmène à la station de bus pour Siem Reap.

 A Phnom Penh, on ne peut pas échapper à l’Histoire avec sa prison effroyable, ses mutilés dans la rue, ses photos de charnier dans les tuk-tuk, les propositions pour aller faire joujou avec des bazoukas… Qu’on le veuille ou non, l’Histoire de ce génocide est encore bien présente ici et on ne peut l’esquiver totalement.